משנה: כָּל־כִּינּוּיֵי נְזִירוּת כַּנְּזִירוּת. הָאוֹמֵר אֱהֵא הֲרֵי זֶה נָזִיר אוֹ אֱהֵא נָוֶה נָזִיר. נָזִיק נָזִיחַ פָּזִיחַ הֲרֵי זֶה נָזִיר. הֲרֵינִי כָּזֶה הֲרֵינִי מְסַלְסֵל הֲרֵינִי מְכַלְכֵּל הֲרֵי עָלַי לְשַׁלַּח פֶּרַע הֲרֵי זֶה נָזִיר. הֲרֵי עָלַי צִיפֳּרִים רִבִּי מֵאִיר אוֹמֵר נָזִיר וַחֲכָמִים אוֹמְרִים אֵינוֹ נָזִיר. Toutes les dénominations du Naziréat ont la même valeur (juridiquement) que l’expression même de Naziréat (pour l’abstinence obligatoire). Ainsi, (lorsqu’à la vue d’un passant Nazir), on s’écrie “je veux être1Sous-entendu: semblable à lui.”, on sera désormais Nazir. Il en est de même de celui qui dit2En se saisissant les cheveux.: “je veux être beau”, ou s’il emploie les mots Naziq, Nazih, ou Pazih3Ce sont 3 corruptions du mot Nazir.. Celui qui dit: “je veux être comme un tel” (par allusion à un Nazir), ou “je veux les boucler” (mes cheveux), ou “je veux les entretenir”, ou: “je m’engage à laisser croître mes boucles4Imitation d'une expression d'(Ez 44, 20).” (ce qui est une allusion formelle au maintien des cheveux), sera Nazir. Celui qui dit: “je m’engage à offrir des oiseaux5Si pendant l'époque consacrée le Nazir devient impur, il est tenu d'offrir une paire d'oiseaux au Temple. V. (Nb 6, 10).”, selon R. Meir, sera aussi Nazir; selon les autres sages, il ne le sera pas.
הלכה: כָּל־כִּינּוּיֵי נְזִירוּת כַּנְּזִירוּת כול׳. כְּתִיב אִישׁ כִּי יִדֹּר נֶדֶר. מַה תַּלְמוּד לוֹמַר נֶדֶר. אֶלָּא מִיכָּן שֶׁכִּינּוּיֵי נְדָרִים כַּנְּדָרִים. אוֹ הִשָּׁבַע. מַה תַּלְמוּד לוֹמַר שְׁבוּעָה. אֶלָּא מִיכָּן שֶׁבִּיטּוּי שְׁבוּעָה כַּשְּׁבוּעָה. גָּרַשׂ רֹאשָׁה דִּנְדָּרִים קַדְמִיתָא עַד דְּמָטֵי אַשְׁכַּח תַּנֵּי רִבִּי יִשְׁמָעֵאל. נֶדֶר נָזִיר לְהַזִּיר. מִיכָּן שֶׁאָדָם קוֹבֵעַ עָלָיו נְזִירוּת בְּתוֹךְ יְמֵי נְזִירוּתוֹ. Comme il est écrit (Nb 30, 3): Si un homme s’engage par vœu, on déduit du terme final explétif que les diverses appellations des vœux équivalent aux vœux mêmes6Cf. J., (Nedarim 1, 1).. Puis (ibid.): ou s’il a juré; là aussi le mot superflu par serment indique l’extension des appellations diverses d’interdit par serment à l’instar des serments eux-mêmes. – GARASS Rosha DI-NIDARIM etc. (le commencement du premier traité Nedarim se trouve reproduit ici textuellement jusqu’aux mots suivants7C'est un des rares exemples où le rédacteur définitif du texte talmudique ne reproduit pas le passage que l'on retrouve ailleurs in-extenso: très intéressant pour l'histoire de cette rédaction.. On a trouvé un enseignement où R. Ismaël interprète ce verset (Nb 6, 2) le vœu d’être naziréen, de s’abstenir, pour indiquer qu’un homme peut assumer un second naziréat pendant qu’il accomplit le premier.
תַּנֵּי. כָּל־כִּינּוּיֵי נְזִירוּת כַּנְּזִירוּת וְלוֹקִין עֲלֵיהֶן. אַף עַל גַּב דְּרִבִּי יוֹחָנָן אָמַר. אֵין לוֹקִין עַל הָאִיסָּרוֹת. מוֹדֶה הוּא הָכָא שֶׁהוּא לוֹקֶה. אַף עַל גַּב דְּרִבִּי שִׁמְעוֹן אָמַר. אֵינוֹ מֵבִיא קָרְבָּן. מוֹדֶה הוּא הָכָא שֶׁהוּא לוֹקֶה. אַף עַל גַּב דְּרִבִּי יוּדָה אָמַר. סְפֵק נְזִירוּת מוּתָּר. מוֹדֶה הוּא הָכָא שֶׁהוּא לוֹקֶה. מָה נָן קַייָמִין. אִם בְּמִתְכַּוֵּין לִיזוֹר. אֲפִילוּ אָמַר. שֶׁאַזְכִּיר פַּת אֱהֵא נָזִיר. נָזִיר. אִם בְּשֶׁאֵינוֹ מִתְכַּוֵּין לִיזוֹר. אַף עַל גַּב שֶׁהוֹצִיא נְזִירוּת מִפִּיו לֹא יְהֵא נָזִיר. כָּךְ אִם הָיָה קוֹרֵא בַתּוֹרָה וְהִזְכִּיר נָזִיר נָזִיק. אֶלָּא כִּי נָן קַייָמִין. בְּאוֹמֵר. אֶחָד מִכָּל־הַלְּשׁוֹנוֹת הַלָּלוּ נָזַרְתִּי. אִם תּוֹפֵשׂ אֶחָד מֵהֶן נְזִירוּת תָּחוּל עָלָיו נְזִירוּת. וְאִם לָאו לֹא תָּחוּל עָלָיו נְזִירוּת. אָמַר לוֹ. שְׁמוֹר וְשָׁמַעְתָּ. On a enseigné aussi: toutes les appellations diverses du Naziréat équivalent au Naziréat même, et en cas de transgression d’un tel engagement, on est passible de la pénalité des coups de lanière. Malgré l’avis de R. Yohanan8Ibid. (ib., p. 161). disant que l’on n’est pas sujet à cette pénalité en cas d’infraction d’un interdit de jouissance, il reconnaît qu’ici la pénalité serait applicable. Bien que R. Simon dise d’autre part9Ci-après, (2, 4). que l’on est dispensé d’offrir un sacrifice (à l’opposition de son interlocuteur, qui interdit “de déclarer bien savoir que le vœu de naziréat existe, mais ignorer qu’il est défendu au Nazir de boire du vin”), il reconnaît toutefois ici que l’appellation de naziréat entraîne du moins la pénalité des coups de lanière. Enfin, quoique R. Juda, dise (en cas de rencontre de plusieurs individus10Ibid., (5, 4) fin., qui se supposent réciproquement engagés par Naziréat) que le doute au sujet du naziréat laisse l’individu libre, il reconnaît ici (pour les diverses appellations) qu’il y a lieu du moins d’appliquer la pénalité des coups en cas d’infraction du vœu ainsi conclu. A quel cas est applicable la diversité de “dénominations” en question dans la Mishna? Si l’individu avait l’intention de s’engager par vœu de Naziréat, il se trouvera engagé même en disant p. ex.: “que je sois nazir en mentionnant seulement pain”? Si au contraire il n’avait pas l’intention de contracter un engagement (et la “dénomination” est une simple parole qu’il a laissé échapper), même en énonçant le terme nazir (sans intention), il ne devrait pas se trouver engagé de cette façon, pas plus qu’on ne serait engagé lorsqu’en lisant le passage de la Bible relatif à ce sujet, on prononce soit le mot Nazir, soit Nazih (par corruption)? Il faut donc supposer qu’au moment d’énoncer l’une des dénominations douteuses, l’individu a pensé être conditionnellement engagé au Naziréat, si le terme en question comporte bien un tel engagement. Observe bien, lui fut-il dit, que ces termes servent d’engagement, et tu obéiras aux conséquences.
אֱהֵא. שִׁמְעוֹן בַּר בָּא בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. בְּשֶׁרָאָה נְזִירִין עוֹבְרִין. וְאָמַר נָװֶה מָהוּ. וְזֶה מַלְעִיג עֲלֵיהוֹן. אוֹ אֱהֵא כְּמוֹתָן. רִבִּי יוֹסֵי בֵּירִבִּי בּוּן בְּשֶׁם שְׁמוּאֵל. הַלְּוַאי אֱהֵא כְּמוֹתָן. Quant à l’expression “je veux être” (ou: que je sois...), selon Simon b. Aba au nom de R. Yohanan, comme elle implique l’engagement de Naziréat pour celui qui voit passer des Naziréens devant lui (et elle comporte manifestement cette intention), que signifie son expression: “que je sois beau”? Est-ce une manière de railler ces passants, ou celui qui le dit veut-il leur ressembler? Cela signifie, dit R. Yossé b. Aboun, au nom de Samuel, que cet homme souhaite être comme eux.
אוֹ אֱהֵא נָװֶה. נָזִיר. מָה אֲנָן קַייָמִין. אִם כְּשֶׁאָמַר נָוֶה. הָדָא הִיא קַדְמִייָתָא. אִם בְּתָפוּס בִּשְׂעָרוֹ. וְהָתַנִּינָן. הֲרֵינִי כָּזֶה. וּמִדְּרִבִּי יוֹסֵי בֵּרִבִּי חֲנִינָה. אִם בְּתָפוּס בִּשְׂעָרוֹ וְהוּא אָמַר. הֲרֵינִי כָּזֶה. אֶלָּא כִּי נָן קַייָמִין בְּאוֹמֵר. אֵין נָאֶה כַזֶּה. S’il a dit “je veux être beau” (comme eux), il sera Nazir (est-il dit dans la Mishna). De quel cas s’agit-il là? Il ne saurait s’agir de quelqu’un qui a poussé l’exclamation “beau”, car on sait déjà qu’il en est de même qu’au commencement (il sera Nazir)? Et il ne s’agit pas non plus de quelqu’un qui à ce moment se prend les cheveux (afin d’indiquer que, malgré l’absence d’un Nazir passant, l’engagement a lieu), puisqu’aux termes de la Mishna il suffit pour être nazir d’avoir dit: “je veux être comme un tel” (par simple allusion), car il résulte de l’avis de R. Yossé b. Hanina qu’en se prenant les cheveux, cela équivaut à l’expression: “je veux être comme un tel” (sans que les deux conditions aient besoin d’être jointes)? C’est que (tout en supposant la présence d’un nazir passant) l’homme s’est écrié: “rien de beau comme lui” (on nous apprend que cette expression a le sens élogieux, qui implique l'engagement).
נָזִיק נָזִיחַ פָּזִיק. אָמַר רִבִּי יוֹחָנָן. לְשׁוֹנוֹת שֶׁבֵּירְרוּ לָהֶן רִאשׁוֹנִים אֵין רְשׁוּת לְבִירְייָה לְהוֹסִיף עֲלֵיהֶן. וְהָא תַנֵּי רִבִּי חִייָה. רָזִיחַ הָזִיחַ. אָמַר רִבִּי שִׁילָא. לְשׁוֹנוֹת שֶׁבֵּירְרוּ לָהֶן מִשְׁנִיּוֹת אֵין רְשׁוּת לְבִירְייָה לְהוֹסִיף עֲלֵיהֶן. וְהָתַנֵּי בַּר קַפָּרָא. חֶרֶס. לֹא חַסְפָּא. אָמַר רִבִּי זְעִירָא. לְשׁוֹן גְּבוֹהַּ הוּא. הָאוֹמֵר לַחֶרֶס וְלֹא יִזְרַח וגו׳. אָמַר רִבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן לָקִישׁ. לְשׁוֹן אוּמּוֹת הָעוֹלָם הוּא. אָמַר רִבִּי זְעִירָא. לְשׁוֹן נֵיװַתַּי הוּא. דְּאִינוּן קָרֵיי לְחַסְפָּא כַסְפָּא. אָמַר רִבִּי יוֹסֵי. נִרְאִין דְּבָרִים בִּמְקוֹמוֹת אֲחֵרִים. אֲבָל בְּמָקוֹם שֶׁקּוֹרְאִין לְנָזִיר נָזִיק אָנוּ אוֹמְרִים. נְזִיר פְּסִילִים אֵינוֹ נָזִיר. Pour les mots (corrompus) Nazik, Nazih, Paziq, R. Yohanan dit: aux termes choisis par les anciens, il n’est permis par aucun contemporain d’ajouter de nouvelles expressions d’énonciations. -Mais R. Hiya n’a-t-il pas enseigné de considérer de même les mots Raziah, ou Haziah (quoique non énumérés dans la Mishna)? -On veut dire seulement, répond R. Shila, qu’il est défendu à tout contemporain (docteur de ce siècle) d’ajouter aux expressions de la Mishna (y compris celles de la Tossefta, ou de R. Hiya). Bar-Qapara a enseigné que l’appellation Heress (au lieu de Herem) a le sens d’anathème11V. J., (Nedarim 1, 2)., bien que ce mot ait le sens habituel de tesson (n’en résulte-t-il pas qu’on applique au terme sa signification la plus grave, impliquant l’obligation de sacrifice)? C’est que, dit R. Zeira, ce mot peut avoir parfois le sens de Très-Haut, comme dans ce verset (Jb 9, 7) Il commande, Heress, au soleil, qui ne se lève pas. R. Simon b. Lakish dit: les termes en question sont des expressions populaires (erronées), comme il arrive à des Nabathéens d’appeler le Haspa (tesson) Kaspa (argent). – R. Yossé dit: l’avis de la Mishna (d’attacher de la valeur aux appellations corrompues du mot Nazir) est nécessaire pour les localités où ce n’est pas l’usage de s’exprimer ainsi; mais dans les localités où c’est l’habitude, cela va sans dire, qu’il est évident qu’une appellation défectueuse du Naziréat n’en empêche pas la réalisation
תַּנֵּי. בֵּית שַׁמַּי אוֹמְרִים. בֵּין כִּינּוּיִים בֶּין כִּינּוּיֵי כִינּוּיִים אֲסוּרִין. וּבֵית הִלֵּל אוֹמְרִים. כִינּוּיִין אֲסוּרִין. כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין מוּתָּרִין. הֵיי דֵן אִינּוּן כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין. אָמַר רִבִּי בָּא בַּר זַבְדָּא. מְנַזַּקַּא מְנַזִּיקְנָא מְפָחַזְנָא. אָמַר רִבִּי יוֹסֵה. אֵין אֵילּוּ כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין. כִּינּוּיִיִן מַמָּשׁ אִינּוּן. אִילּוּ הָאוֹמֵר. מְנַדַּרְנָא. שֶׁמָּא אֵינוֹ נָזִיר. אִילּוּ מנזדנא כְּאוֹמֵר מְפָחַזְנָא. אִילֵּין אִינּוּן כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין עַל דַּעְתֵּיהּ דְּרִבִּי יוֹסֵי. הָדָא הִיא דְתַנִּינָן. הֲרֵי עָלַי צִיפּוֹרִין רִבִּי מֵאִיר אוֹמֵר. נָזִיר. וַחֲכָמִים אוֹמְרִים אֵינוֹ נָזִיר. אָמַר רִבִּי יוֹחָנָן. מִשּׁוּם כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין. עַד דִּי שַׂעֲרֵיהּ כְּנִישְׁרִין רָבָא וְטִיפְרוֹהִי כְצִיפּוֹרִין. . On a enseigné12Tossefta à ce traité, ch. 1: commencement.: l’école de Shammaï dit que, soit les dénominations diverses du Naziréat, soit les dénominations des énonciations (celles qui en dérivent), lient (engagent) celui qui les a énoncées; selon l’école de Hillel, on est seulement lié par l’énoncé des énonciations directes, non par celles qui en dérivent. Qu’est-ce que l’on entend par ces dernières? Ce sont, dit R. Aba b. Zabda, les termes (composés de corrompus) Menazqa, Manziqua, Mapahzena. Ce ne sont pas là des dérivations, dit R. Yossa, mais de vraies dénominations (quoique corrompues); car, on est tout aussi bien engagé au naziréat en employant le terme Mandarna, qu’un des termes énoncés dans la Mishna, soit que l’on dise Manzirna, soit que l’on dise Mepahzina. Seulement, voici ce que l’on entend par dérivés de dénomination (et constitue le sujet du différend entre Shammaï et Hillel). C’est, selon l’avis de R. Yossé, conforme à l’enseignement suivant (final) de la Mishna, disant: “Celui qui s’engage à offrir des oiseaux sera Nazir, selon R. Meir; mais selon les autres sages, il ne le sera pas”. Or, R. Yohanan explique qu’en ce cas R. Meir déclare l’engagement formel, à titre de dérivation, en se fondant sur la juxtaposition biblique des mots “cheveux” et “oiseaux” de (Dn 4, 30) … jusqu’à ce que ses cheveux crûrent comme les (ailes des) aigles, et ses ongles comme les (serres des) oiseaux.
הֲרֵינִי כָּזֶה. אָמַר רִבִּי יוֹסֵי בַּר חֲנִינָה. בְּתָפוּשׂ בְּשַׂעֲרוֹ וְהוּא אָמר. הֲרֵינִי כָּזֶה. הֲרֵינִי מְסַלְסֵל הֲרֵינִי מְכַלְכֵּל. בְּאוֹמֵר. הֲרֵינִי מִן הַמְסַלְסְלִין מִן הַמְכַלְכְּלִין. הֲרֵינִי מְסַלְסֵל וּמְכַלְכֵּל. בְּאוֹמֵר. לֹא אֲסַלְסֵל וְלֹא אֲכַלְכֵּל פָּחוֹת מִשְּׁלֹשִׁים אֶלָּא שְׁלֹשִׁים. הֲרֵי עָלַי שֶׁלֹּא אֲסַלְסֵל שֶׁלֹּא אֲכַלְכֵּל. בְּאוֹמֵר לֹא אֲסַלְסֵל וְלֹא אֲכַלְכֵּל יוֹתֵר עַל שְׁלֹשִׁים אֶלָּא שְׁלֹשִׁים. הֲרֵי עָלַי לְשַׁלַּח פֶּרַע הֲרֵי אֲנִי מְסַלְסֵל מְכַלְכֵּל. הֲרֵי עָלַי שֶׁלֹּא אֲסַלְסֵל וּשֶׁלֹּא אֲכַלְכֵּל מֵהֲרֵי עָלַי לְשַׁלַּח פֶּרַע. Celui qui déclare vouloir être comme un tel, etc.” (est-il dit dans la Mishna). R. Yossé b. Hanina dit: C’est en se prenant les cheveux que l’individu se sera écrié: “je veux être comme un tel” (on sait ainsi quel est le sens d’engagement visé par cette expression). “S’il dit vouloir boucler (ses cheveux), ou les entretenir (les laisser croître)”, c’est comme s’il disait: “Je veux être du nombre de ceux qui bouclent leurs cheveux, ou de ceux qui les entretiennent “ (c’est l’équivalent de l’engagement au Naziréat). Ou encore, la déclaration de “les boucler et entretenir” équivaut à l’énoncé “de ne pas les boucler et entretenir moins de 30 jours”, mais bien 30 jours (le mois complet, usuel en ce cas); et de même l’expression: “je prends sur moi de ne pas les boucler, ni les entretenir” équivaut à celle-ci: “je ne les bouclerai et les entretiendrai pas moins de 30 jours, mais bien 30 jours complets”. En disant: “je m’engage à laisser croître mes boucles”, la Mishna suppose que l’on a ajouté (ou sous-entendu): “je veux les boucler et les entretenir”. De même encore, en disant: “Je prends sur moi de ne boucler ni entretenir mes cheveux (au-delà d’un mois)”, cela équivaut à l’engagement de “laisser croître ses boucles”.
הֲרֵי עָלַי צִיפּוֹרִין. רִבִּי מֵאִיר אוֹמֵר. נָזִיר. וַחֲכָמִים אוֹמְרִים. אֵינוֹ נָזִיר. אָמַר רִבִּי יוֹחָנָן. מִשּׁוּם כִּינּוּיֵי כִינּוּיִין. עַד דִּי שַׂעֲרֵיהּ כְּנִישְׁרִין רָבָא וְטִיפְרוֹהִי כְצִפּוֹרִין. רִבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן לָקִישׁ אָמַר. מִשּׁוּם נָזִיר טָמֵא מֵבִיא עוֹף. וְכִי צִיפּוֹרִין הוּא מֵבִיא. תּוֹרִין וּבְנֵי יוֹנָה הוּא מֵבִיא. אִית תַּנָּיָי תַנֵּי. כָּל־עוֹף טָהוֹר קָרוּי צִיפּוֹרִין. וְאִית תַּנּוּיֵי תַנֵּי. כָּל־עוֹף בֵּין טָמֵא בֵין טָהוֹר קָרוּי צִיפּוֹרִין. מָן דָּמַר. כָּל־עוֹף טָהוֹר קָרוּי צִיפּוֹרִין. כָּל־צִפּוֹר טָהוֹר תֹאכֵלוּ. וּמָן דָּמַר. כָּל־עוֹף בֵּין טָמֵא בֵין טָהוֹר קָרוּי צִיפּוֹרִין. אֱמוֹר לְצִפּוֹר כָּל־כָּנָף. מַה טַעֲמָא דְּרַבָּנִין. נַעֲשֶׂה כְמִתְנַדֵּב צִיפּוֹרִין לְבֶדֶק הַבַּיִת. מַאי טַעֲמָא דְּרִבִּי מֵאִיר. נַעֲשֶׂה כְמִתְנַדֵּב אָשָׁם לְבֶדֶק הַבַּיִת. מַה נְפַק מִבֵּינִיהוֹן. אָמַר. הֲרֵי עָלַי אָשָׁם. עַל דַּעְתֵּיהּ דְּרִבִּי מֵאִיר. מֵאַחַר שֶׁאֵינָן מִתְנַדְּבִין אָשָׁם לְבֶדֶק הַבַּיִת נָזִיר. עַל דַּעְתִּין דְּרַבָּנִין מֵאַחַר שֶׁנָּזִיר טָמֵא מֵבִיא אָשָׁם נָזִיר. – Enfin, “celui qui s’engage à offrir des oiseaux, selon R. Meir, sera aussi Nazir; selon les autres sages, il ne le sera pas”. R. Yohanan13"Ce n'est pas une répétition superflue d'un passage précédent, comme on pourrait le supposer au premier abord; cette argumentation est reproduite ici à nouveau, en raison de la suite, ou l'avis d'autres docteurs." explique (comme ci-dessus) qu’en ce cas R. Meir déclare l’engagement formel, à titre de dérivation d’une dénomination de Nazir; il se fonde sur la juxtaposition biblique des mots “cheveux” et “oiseaux” (du verset de Daniel): jusqu’à ce que ses cheveux crûrent comme les (ailes des) aigles et ses ongles comme les (serres des) oiseaux. Selon R. Simon b. Levi, ce sacrifice est dû, parce qu’un naziréen devenu impur est tenu d’offrir un oiseau. -Mais est-ce un oiseau qu’il doit offrir, et non plutôt deux tourterelles, ou deux jeunes colombes (Nb 6, 10)? Selon un enseignement, les volatiles purs sont seuls appelés “oiseaux” (et c’est à eux que l’auteur du vœu faisait allusion); selon un autre enseignement, tout oiseau, soit impur, soit pur, est dénommé comme tel(et, par suite, le vœu d’offrir un “oiseau” n’implique pas le naziréat). La première opinion a pour base ce verset (Dt 14, 11): Vous pourrez manger tout “oiseau pur”; la seconde opinion a pour base le verset suivant (Ez 39, 17): Dis à l’oiseau, à tout objet ailé (même impur). Pourquoi, selon les autres sages, l’homme qui s’est exprimé ainsi, n’est-il pas Nazir? C’est que l’on peut supposer, de la part de cet homme, l’offrande volontaire des oiseaux pour contribuer aux besoins du culte. Pourquoi R. Meir ne craint-il pas l’hypothèse de l’émission d’un tel vœu (qui astreigne l’homme à être Nazir)? Ce serait supposer l’offrande volontaire d’un sacrifice de péché pour le culte (hypothèse inadmissible; il s’agit donc du Naziréat). Par conséquent, entre ces deux opinions diverses il y a une divergence pratique au cas où quelqu’un aurait dit: “je prends sur moi d’offrir un sacrifice de péché”: Puisque, selon R. Meir, il n’est pas admissible que l’on offre volontairement un sacrifice de péché pour les besoins du culte, le vœu précité impliquera le Naziréat; selon les autres sages, au contraire, il peut arriver à un nazir devenu impur d’être soumis au sacrifice de péché, et par conséquent le vœu précité n’implique pas le Naziréat.